Art, culture et environnement : Quels futurs pour le travail artistique et culturel à l’ère de la transition écologique ?

Ce jeudi 5 mars, Culture Laval tiendra une conférence sur l’art, la culture et l’environnement. Reposant sur le pari que les maillages entre l’art et l’écologie peuvent inspirer de nouvelles manières de répondre aux enjeux de la crise environnementale, cette conférence souhaite instaurer un climat productif entre des secteurs – académique, artistique, politique – et des disciplines – arts, écologie – qui entretiennent parfois des rapports discrets et discontinus.

(Ré)concilier nature et culture
La manière dont une société représente la nature à travers les œuvres artistiques, la culture et la science – ce que l’on pourrait nommer sa « cosmologie » – structure son rapport à l’environnement et peut encourager des pratiques de protection ou d’exploitation de la nature. Si la cosmologie occidentale tend à opposer nature et culture, d’autres perspectives nous invitent à questionner cet a priori en modifiant nos représentations culturelles dominantes pour y intégrer les enjeux écologiques.

Pour réfléchir à des nouvelles façons d’agir pour l’environnement, on pourrait d’abord s’intéresser aux cosmologies des Premières Nations, lesquelles adoptent davantage des approches intégrées de la nature et de l’environnement. Le vendredi 17 avril, Nicole O’Bomsawin, anthropologue et conteuse abénaki, présentera la lecture d’un conte après une activité sur la vision abénaki de la terre et de l’eau.

Sans fusionner entièrement les frontières entre les disciplines, et tout en conservant leur autonomie artistique, plusieurs initiatives artistiques et culturelles à Laval investissent déjà le terreau fertile des approches conjuguant art et écologie.

L’art comme outil de sensibilisation aux problématiques environnementales
Des artistes utilisent l’environnement à la fois comme inspiration et comme objet de l’expression artistique pour sensibiliser les publics à ses enjeux, parfois même sans faire usage de la parole, pourtant l’arme de prédilection de l’artiste engagé.

Le spectacle Lovestar, coproduit par la compagnie lavalloise Théâtre Incliné et le Théâtre de la Petite Marée, en offre un bel exemple. Aventure visuelle et sonore, cette pièce recours habilement la dystopie humoristique pour aborder le futur de la planète sans faire la leçon ni tomber dans le didactisme.

Satire politique, la pièce Le poids des fourmis du Théâtre Bluff traite de mobilisation citoyenne et d’éco-anxiété. En interpellant les jeunes comme agents du changement, l’œuvre fait le pari que l’art peut faire réagir et donc agir.

Des pratiques écologiques exemplaires
Plusieurs artistes et organismes du monde du spectacle, soucieux de leur empreinte écologique mais lucides quant aux façons dont ils tirent des revenus de la circulation, polluante, des publics, souhaitent entreprendre, un pas à la fois, un virage vert.

Événement écoresponsable depuis plusieurs années, le Festival Diapason de Laval prend diverses mesures concrètes afin de réduire son empreinte écologique; il s’est doté d’un guide qui prend en considération les dimensions sociales, environnementales et économiques du développement durable. Rédigé dans un langage clair et concis, il constitue un exemple de bonne pratique permettant de penser la création et la production d’événements écoresponsables en amont.

De son côté, le Réseau des femmes en environnement soutient depuis 2013 les diffuseurs, artistes, agences de spectacles et producteurs qui désirent prendre le virage du développement durable.

La transition écologique à l’ère de l’optimisme
À l’heure actuelle, les œuvres culturelles naviguent dans un climat social et environnemental marqué par les discours sur la perte et la privation. Or, est-il possible de proposer des nouveaux imaginaires et récits collectifs qui insistent plutôt sur les nouvelles façons de vivre à l’ère de la transition écologique ? En « parlant différemment » et en tissant des liens entre les gens et les territoires, les œuvres interdisciplinaires peuvent-elles investiguer le « champ des possibles », et ainsi fournir des scénarios potentiels pour dessiner un monde alternatif?

Si ces questions vous intéressent, vous pouvez participer à l’après-midi de discussions qui se tiendra le 5 mars à Laval. Cet événement gratuit sera l’occasion de mettre en lumière l’apport des artistes aux enjeux écologiques actuels, d’aborder les dimensions liées au financement de la culture à travers le prisme de la transition écologique et de proposer de bonnes pratiques en matière de production culturelle durable.