Comment définir la sobriété numérique ? (et l’adopter!)

Comment définir la sobriété numérique ? (et l’adopter!)

Le numérique, si vert que ça ?

  • Préférer la version numérique de son magazine préféré à sa version papier
  • Remplacer les DVD, CD, livres et journaux par les contenus accessibles sur son téléphone ou son ordinateur
  • Recevoir ses relevés bancaires par courriel à la place de l’envoi courrier
  • Réduire ses déplacements grâce au télétravail…

Ces petits gestes nous offrent le doux sentiment de réduire notre impact sur l’environnement, mais qu’en est-il réellement ?

Malheureusement, notre consommation numérique contribue également au dérèglement climatique.

Près de 4% des émissions de gaz à effet de serre proviennent de notre consommation numérique 

Qu’est-ce que la pollution numérique?

La pollution numérique désigne toute forme de pollution engendrée par le secteur informatique.  

Qu’est-ce qui pollue dans le numérique ?

Les principaux coupables : nos équipements électroniques 

75% de l’impact négatif du numérique sur l’environnement provient, sans surprise, de nos équipements électroniques.  

L’extraction des métaux nécessaires à leur fabrication, la transformation et le transport des équipements nécessitent une quantité effarante de ressources, d’eau et d’énergie. Sans compter les innombrables déchets qu’ils produisent lorsqu’ils sont désuets.  

Mais nos appareils électroniques ne sont pas les seuls coupables.  

Les pollueuses masquées : nos données 

Les données sont responsables à elles-seules d’une quantité étonnante de gaz à effet de serre.  

Les serveurs qui vous permettent de créer et de stocker les données sont de grands consommateurs d’énergie.  

Puisque ces serveurs sont, pour la plupart, localisés à des endroits où l’électricité est produite par des sources d’énergie non-renouvelables telles que le charbon ou le pétrole, cela créé de la pollution. 

Les activités nécessitant un grand transfert de données tel que les vidéoconférences et le visionnement en flux continu sont les plus énergivores.  

Une minute de visioconférence est équivalent à parcourir environ 10 mètres en véhicule léger. 

Une simple recherche Google consomme autant d’énergie que de faire bouillir une tasse d’eau !  

Notre consommation liée au numérique émet plus de gaz à effet de serre que le transport aérien !

 

Ressources numériques vs matérielles, un calcul gagnant ? Pas forcément… 

Nous pourrions penser que notre consommation du numérique remplace une autre forme de consommation et que le calcul est gagnant : produirait-on plus de gaz à effet de serre si nous utilisions moins de ressources numériques et plus de ressources matérielles ?  

Est-ce bénéfique de remplacer un courrier par un courriel? 

Un message électronique a une empreinte écologique moins importante qu’une lettre en papier, mais la facilité et la rapidité avec laquelle nous envoyons des courriels entraînent l’augmentation de leur utilisation, réduisant ou annulant le gain.  

De plus, malgré l’utilisation des logiciels numériques qui devraient nous permettre de corriger nos brouillons et de n’imprimer qu’une seule fois, la disponibilité de l’impression a créé l’effet inverse que celle attendue : la consommation de papier a plus que doublé au cours des vingt dernières années.  

Un effet rebond regrettable qui est ressenti dans de nombreux autres secteurs d’activités et qui nous permet d’affirmer que le numérique joue un rôle important dans le dérèglement climatique. 

Mais revenons-en à notre consommation personnelle.  

Et nous? Que peut-on faire dans tout cela? 

Comment faire pour diminuer notre empreinte écologique liée à la pollution numérique?  

La première étape est de prendre conscience de l’impact de nos activités numériques, puis d’essayer de les réduire.  

Assurément, il serait mal avisé de refuser de participer à une vidéoconférence pour le travail sous prétexte que c’est une activité numérique énergivore et que cela pollue.  

Concentrez-vous donc plutôt sur vos activités de loisirs 

Diminuer son temps d’écran en général est un bon début !  

Et lors de l’utilisation des écrans, rappelez-vous que plus on consomme de données, plus l’activité est énergivore.

Cela signifie qu’on doit essayer de fonctionner en mode déconnecté autant que possible.

Voici quelques exemples d’habitudes à mettre en pratique pour limiter notre consommation de données : 

  • Privilégiez le wifi plutôt que les données mobiles puisque celles-ci sont responsables d’un plus grand flux de données et donc plus énergivores. 
  • Songez à désactiver la synchronisation automatique sur les nuages numériques. Téléchargez seulement le contenu que vous tenez absolument à conserver sur le nuage. 
  • Téléchargez vos contenus plutôt que de les écouter en flux continu. 
  • Optez pour un appel téléphonique plutôt qu’un appel vidéo lorsque vous communiquez avec vos proches 
  • Diminuez la qualité de l’image lorsque vous regardez des vidéos sur votre téléphone cellulaire; plus la qualité est élevée, plus la consommation de données est importante. De plus, la haute définition est tout simplement inutile sur un tout petit écran.  
  • Et finalement, tentez de limiter vos achats d’équipement électroniques et de prolonger leur durée de vie en effectuant des réparations ou en les revendant. 

Adopter la sobriété numérique 

Daria Marchenko, fondatrice du Ecoist Club, offre des formations sur la sobriété numérique durant lesquelles elle propose des solutions concrètes pour agir dès aujourd’hui :

« À une époque où les TICs (technologies de l’information et de la communication) sont omniprésentes et du fait de leurs impacts socio-environnementaux, chaque utilisatrice et utilisateur d’Internet, individuellement ou collectivement, est concerné-e par la transition vers un monde numérique responsable. Afin de devenir des « consom’actrices » et « consom’acteurs » averti-e-s du numérique, il est essentiel de comprendre des éléments clés de l’industrie en question.  

De fait, l’éducation numérique est vouée à devenir une étape essentielle dans la formation d’une communauté connectée, éthique et écoresponsable. Nos ateliers répondent au besoin des collectivités et des particuliers d’être informé.e.s et outillé.e.s pour s’engager sur le chemin du numérique vert. » 

Pour aller plus loin

Émission En ligne, Télé Québec, La pollution numérique, 2022, consulté en octobre 2022. Lien : https://enligne.telequebec.tv/emissions/333140/la-pollution-numerique

Wikipédia, Impact environnemental du numérique, consulté en octobre 2022. Lien : https://fr.wikipedia.org/wiki/Impact_environnemental_du_num%C3%A9rique 

Greenspector, L’impact de nos usages en visioconférence sur mobile et PC, septembre 2022, consulté en octobre 2022. Lien : https://greenspector.com/fr/category/sobriete-des-applications/

The Shift Project, Pour une sobriété numérique : le nouveau rapport du Shift usr l’impact environnemental du numérique, octobre 2018, consulté en octobre 2022. Lien : https://theshiftproject.org/article/pour-une-sobriete-numerique-rapport-shift/

 

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